
Alors que le Gouvernement a fait du sport grande cause nationale en 2024 et que la France a vibré au rythme des Jeux Olympiques de Paris, la décision de restreindre le Pass’Sport aux seuls jeunes de 14 à 30 ans provoque une profonde incompréhension.
En 2024, plus de 1,65 million de jeunes en ont bénéficié, dont 80 % avaient entre 6 et 14 ans. Exclure aujourd’hui les enfants de 6 à 13 ans - la tranche d’âge la plus nombreuse - revient à :
- pénaliser les familles modestes,
- fragiliser les clubs associatifs,
- compromettre l’accès précoce au sport, pourtant essentiel à la santé et à l’éducation.
Une décision contre-productive
Le Pass’Sport était un levier simple et efficace pour lever les obstacles économiques à la pratique sportive. Dans de nombreux foyers, notamment en zone rurale et dans les quartiers prioritaires, le coût de l’inscription, du matériel et du transport constitue un frein réel.
Annoncée sans concertation et à seulement deux mois de la rentrée scolaire, cette réforme :
- désorganise les clubs qui comptaient sur la reconduction du dispositif,
- accentue les inégalités sociales et territoriales.
Un recul sanitaire, éducatif et social majeur
Aujourd’hui, 17 % des enfants sont en surpoids et 35 % des 2-7 ans souffrent déjà d’obésité liée à l’inactivité. C’est entre 6 et 13 ans que s’installe le capital santé et que se forgent les habitudes de vie durables.
Les dispositifs alternatifs, comme les 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école, restent insuffisamment déployés faute de moyens et de professeurs d’EPS, notamment dans le primaire. Sur le terrain, rien ne compense la disparition du Pass’Sport pour les plus jeunes.
Le sport est un levier fondamental :
- Santé physique : lutte contre l’obésité, amélioration des capacités respiratoires, prévention des maladies chroniques.
- Santé mentale : équilibre émotionnel, réduction de l’anxiété, meilleure concentration.
- Cohésion sociale : respect des règles, esprit d’équipe, inclusion, vivre ensemble.
Un dispositif qui faisait ses preuves
Depuis sa création en 2021, le Pass’Sport a permis à plus de 3,5 millions de jeunes de s’inscrire dans un club ou une structure sportive. Le taux de recours ne cesse de progresser, en particulier chez :
- les filles,
- les jeunes en milieu rural,
- les habitants des quartiers prioritaires.
En 2024, la progression était particulièrement forte chez les moins de 14 ans.
Une fausse économie au coût collectif élevé
Les économies budgétaires à court terme risquent de coûter bien plus cher à long terme. Le coût de l’obésité en France est déjà estimé à 12,7 milliards d’euros et pourrait atteindre 15,4 milliards d’ici 2030 sans politique de prévention renforcée.
Familles de France appelle à :
- Réintégrer les enfants de 6 à 13 ans dans le dispositif Pass’Sport ;
- Ou, à défaut, suspendre la réforme et réaliser une étude d’impact complète — sociale, éducative et sanitaire.
Le sport pour tous, dès le plus jeune âge, doit rester une priorité nationale.