Trop d’écrans, pas assez de mots : tirons la sonnette d’alarme
Mireille Lachaud – Orthophoniste et responsable du pôle politique familiale
Aujourd’hui, les orthophonistes sont débordés. Les listes d’attente s’allongent, et il faut parfois plus d’un an pour qu’un enfant puisse être pris en charge. Ce n’est pas un hasard. De plus en plus d’enfants présentent des retards de langage, sans trouble médical particulier.
Ce qui leur a manqué ? Les échanges essentiels : parler, jouer, regarder, lire, interagir avec un adulte.
Les écrans, lorsqu’ils sont utilisés trop tôt et trop souvent, prennent la place de ces moments-clés. Le résultat est préoccupant : troubles du langage, difficultés d’attention, agitation… Ces enfants ont simplement été privés des bases du développement.
Il ne s’agit pas de blâmer les parents. Nous connaissons les défis qu’ils affrontent au quotidien. Mais confier trop souvent un téléphone ou une tablette à un tout-petit, même pour quelques minutes, peut avoir des effets durables.
Et quand l’aide arrive trop tard, ce sont l’école et la confiance en soi de l’enfant qui en pâtissent.
Assumer notre responsabilité, ce n’est pas culpabiliser : c’est comprendre. Comprendre que la maison est le premier lieu d’apprentissage. Que chaque mot échangé, chaque livre raconté, chaque jeu partagé aide l’enfant à grandir.
Professionnels de santé, éducateurs, familles : agissons ensemble.
Limitons les écrans dès la petite enfance, redonnons toute leur place aux mots, aux histoires, aux regards.
C’est simple, et c’est vital.
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Nous pensons qu’il est essentiel de donner la parole à celles et ceux qui agissent au plus près des familles. Cette tribune en est un exemple : un témoignage engagé, fondé sur l’expérience de terrain, qui alerte, interpelle et propose des pistes d’action.
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