31.08.2022

Le logement dans un contexte inflationniste

Depuis toujours, le logement apparait comme le premier poste de dépense dans le budget des ménages, représentant 30 à 40 % de ce dernier selon les études. Cela s’explique probablement par la grande diversité des frais liés au domicile : loyer pour les locataires, crédit immobilier pour les propriétaires, assurance habitation, factures énergétiques et charges… pour tous !

Alors que la dernière étude de l’INSEE publiée cet été chiffre l’inflation à plus de 6 %, la répercussion de cette dernière sur le logement est déjà visible, en raison notamment de la forte hausse des prix de l’énergie. Mais au-delà des problématiques causées par la hausse des dépenses liées au logement, une autre réalité doit être mise en avant : le contexte inflationniste que nous connaissons engendre des difficultés s’agissant de l’accès au logement, aussi bien pour les propriétaires que pour les locataires.

En premier lieu

L’inflation a engendré des tensions importantes sur le marché immobilier : en effet, depuis le début de l’année, les taux d’intérêt des crédits immobiliers remontent fortement. Les banques sont notamment beaucoup plus frileuses à l’idée d’octroyer des prêts immobiliers aux ménages les plus modestes, rendant de fait l’accès à la propriété plus difficile pour ces derniers. Ainsi, d’après une étude de la Banque de France, 22 milliards d’euros de prêts ont été accordés en juillet 2022, contre 27 milliards d’euros en mai dernier.

En second lieu

Les locataires subissent également l’inflation actuelle. Si la récente loi du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat a institué une revalorisation des aides personnalisées au logement et un plafonnement maximal à 3,5 % pour la hausse des loyers, dans le contexte que nous connaissons, une hausse des loyers pour la plupart des biens actuellement en location est à craindre, tout comme une hausse des charges locatives.

Pour ces dernières, l’augmentation sera d’autant plus importante si le chauffage est collectif par exemple, du fait des tensions sur le marché de l’énergie. La conséquence directe de ces constats est que les locataires les plus fragiles financièrement risquent d’être plus que jamais exposés au risque d’impayé.

En dernier lieu

L’inflation affecte le coût d’un grand nombre de matières premières. Alors que les dernières évolutions législatives visent à accentuer les travaux de rénovation énergétique, il y a fort à parier que les devis présentés aux candidats à la rénovation de leur logement soient beaucoup plus élevés. Il faut toutefois rappeler que des dispositifs d’aide à la rénovation existent, comme « MaPrimeRénov », qui est une aide financière accordée aux propriétaires de logement (ainsi qu’aux copropriétés) pour encourager la réalisation de travaux de rénovation énergétique.

En synthèse

Le secteur du logement est sans surprise touché de plein fouet par la hausse des prix. Contrairement à la plupart des autres postes de dépenses de la vie courante, les dépenses liées au logement sont généralement incompressibles, ce qui laisse peu de marge de manœuvre pour lutter contre l’inflation dans ce domaine.