28.02.2023

Le piège des jeux vidéos en ligne gratuits

Les jeunes représentent une source de profit considérable pour les éditeurs de jeux de hasard. En effet, d’après une étude réalisée en 2022 par l’Agence nationale des Jeux, plus d’un tiers des mineurs de 13 à 17 ans ont déjà joué à un jeu de hasard, dont un sur deux via internet. Le Code de la sécurité intérieure précise pourtant que les mineurs, même émancipés, ne peuvent jouer à des jeux d’argent. Cependant, il existe des angles morts de la réglementation française en matière de jeux de hasard. De ce fait, certains éditeurs de jeux vidéos « Free-to-play » tirent majoritairement leurs revenus grâce à la vente de « loot boxes ». Il s’agit de boîtes virtuelles contenant des lots aléatoires destinés à améliorer les personnages des joueurs.

Ce modèle économique est par ailleurs utilisé par certains jeux payants. Ainsi, des joueurs peuvent développer une addiction en dépensant plusieurs centaines d’euros par mois dans un jeu. En Europe, cette pratique commerciale est interdite aux Pays-Bas et en Belgique. Aux États-Unis, la commission fédérale du commerce a condamné Epic Games en décembre 2022 à une amende de 520 millions de dollars dans le cadre du jeu Fortnite, populaire auprès des plus jeunes.

Tout d’abord, la société a été condamnée pour l’usage de «  dark patterns  ». Il s’agit d’un procédé commercial utilisant un biais cognitif destiné à influencer le comportement du consommateur. Par exemple, l’agencement de certains visuels ou de certaines couleurs peut forcer le consommateur à acheter une « loot box ». La commission alerte ensuite sur le fait que le contrôle parental est inexistant. C’est pourquoi, lorsque la carte bancaire d’un des parents est enregistrée sur le jeu, un enfant peut facilement acheter des lots virtuels. Les parents ne s’en rendent compte qu’à la réception de leur relevé bancaire.

Quant à la réglementation française, celle-ci ne tient toujours pas compte des évolutions économiques du jeu vidéo. La pratique des « loot boxes » est insuffisamment encadrée. Seul le contrôle parental permet pour l’heure de lutter efficacement contre ce phénomène d’addiction.