26.04.2019

Tribune de Michel Bonnet

La société française connaît actuellement quelques tremblements qui pourraient s’avérer destructeurs si on n’y prêtait pas attention, si on continuait ainsi, sans rien changer !

Cette crise, appelons-la ainsi, n’est pas spécifiquement politique. Elle touche tous les compartiments de nos vies. Elle est sociale, démocratique, économique, familiale, éducative, religieuse… Le mot clef pourrait bien être confiance ! C’est une crise de la confiance dans les femmes et les hommes politiques, dans les religieux, les enseignants, les marques, les produits…

Certes, ce n’est pas la désespérance totale, seulement le doute qui nous saisit… Le doute plane autour du réchauffement climatique, de la pollution, du bio, de la qualité alimentaire, de l’obsolescence programmée, des écrans, des formations, des diplômes, de la santé, de la sécurité…

C’est ce doute omniprésent qui peut transformer le consommateur en publiphobe avec d’ailleurs un paradoxe étonnant : plus il râle contre la publicité et plus les très grandes marques restent présentes dans son panier habituel. On peut même assister à des bagarres autour de produits … produits, dont pourtant, on dit beaucoup de mal !

Mais, là encore, peut-on avoir confiance dans tout ce qui se dit ? Que faut-il faire ? Encore plus de lois, de contraintes, de contrôles ?

Depuis quelques années, certains œuvrent pour redonner du sens au mot confiance, y compris dans le domaine de la publicité, de la communication, du marketing… et même dans la politique ! Mais ce n’est pas simple, c’est le moins que l’on puisse dire !

Ceux qui se sont mis au travail ont vu les embuches se multiplier mais n’ont généralement pas baissé les bras. Ces actions sont à saluer et, un jour, elles porteront leurs fruits, c’est une certitude !

On peut dans ce domaine, saluer le travail régulier du Conseil paritaire de la publicité, lieu de dialogue entre des représentants de la société civile, notamment, les associations de consommateurs, environnementales et sociétales et des professionnels de la publicité (qui sont bien, aussi, des membres de cette société civile, ne l’oublions jamais). Ces citoyens – comment les appeler autrement – œuvrent concrètement pour améliorer les choses, pour que la confiance puisse revenir… Le Conseil Paritaire de la Publicité est un moyen d’éclairer l’autorégulation, de la renforcer en répondant aux attentes et aux préoccupations des parties prenantes. Cette instance de concertation donne des moyens aux associations d’exercer leur contrôle sur les activités publicitaires, ainsi qu’une meilleure appréhension du rôle économique de la publicité et de son engagement de responsabilité sociale. Pas à pas, les uns et les autres participent à construire ces améliorations peu spectaculaires mais bien réelles, pas dogmatiques mais pragmatiques… C’est pour cela que je suis heureux d’y être et d’en présider les travaux qui s’inscrivent dans une démarche collective ! Et, heureusement, ces démarches collectives ne sont pas les seules. Les démarches volontaires et individuelles sont aussi à saluer.

On peut citer le programme FAIRe de l’Union des annonceurs (UDA) qui offre aux entreprises, marques et enseignes, un cheminement et une aide pour mettre en place une réelle démarche volontaire et individuelle de communication responsable et ce n’est pas rien ! Mais le chemin est encore long pour arriver à faire renaître la confiance…

Deux exemples pour montrer que beaucoup ne se contentent pas de se lamenter sur cette perte de confiance : ils préfèrent agir ! Cette amélioration est leur objectif. Ils veulent y arriver… Ils y arriveront, pas à pas, ensemble et c’est bien ainsi que la confiance aura une chance de revenir…

Tribune de Michel Bonnet, Président du CPP et membre de Familles de France, initialement publiée sur https://www.cpp-pub.org/actualite/03-04-2019-tribune-michel-bonnet/?fbclid=IwAR1GQJgvkLAhDMNyTOa2Gl7RSrvQb1_qoMvzlHtTM91ifmgHX6I4IM4EI9g , Paris, le 3 avril 2019