29.06.2021

Représentation de Familles de France à l'Assemblée générale de l'UNAF

Lors de l'Assemblée générale de l'UNAF qui s'est déroulée le 25 juin 2021 dernier, Chantal HUET présidente de Familles de France est intervenue voici son discours :

La configuration pour Familles de France est complexe car les implantations sont aussi bien dans les grandes villes qu’à la campagne. Vous comprendrez aisément que de ce fait les territoires sont variés mais font la richesse de notre mouvement. Être une association en bord de mer, à la montagne, dans une ville industrielle ou dans un paysage rural nous laisse constater que les besoins sont différents et les attentes ne sont pas toujours les mêmes. C’est à Familles de France, d’appréhender en tant que tête de réseau, les besoins du terrain et les nécessités pour les Familles.
Cette période de crise sanitaire a plongé, dans de grandes difficultés psychiques, morales, physiques, les familles dans le suivi scolaire de leurs enfants, des jeunes qui n’avaient pas accès au numérique, des conditions de logement insuffisantes pour supporter le confinement et tout un public qui a cumulé ces handicaps.

Elle a été un passage économique difficile et a entravé également la rencontre entre grands parents et petits enfants.

A. Quels sont les besoins pour les Familles ?
A cette question, notre réseau apporte en terme de propositions d’activités une réponse à des besoins multiples pour les familles : des modes de garde et des accueils jeunesse pour la conciliation vie familiale/ vie professionnelle des parents, des loisirs pour tous, de l’accompagnement dans les
difficultés (litiges, permanence d’accueil, espace de médiation), des solutions économiques (achats groupés) et écologiques (bourses d’échange, jardins partagés), des moments de partage (sorties familiales), de réflexion (groupes de paroles), d’actions de sensibilisation à de nombreuses causes et de prévention liées à la santé…
Aujourd’hui et après le passage de la crise sanitaire et sur un nuage de traine, nous nous rendons compte que les besoins sont toujours les mêmes.

Cette crise sanitaire a impacté toutes les familles, en a fragilisé certaines ; nous pouvons souligner celles laissées dans la précarité, celles plongées dans l’isolement. Nos bénévoles et nos salariés se sont mobilisés pour apporter le soutien nécessaire afin de les épauler dans leur vie quotidienne : ne pas subir cette crise en trouvant des aménagements et des solutions adéquates pour chacune selon leurs interrogations et difficultés.

Dès lors cinq préoccupations lors des besoins se sont manifestées au grand jour :
1. Conserver et se maintenir dans son logement
Avoir un toit reste l’objectif des familles. A cet effet, nous avons lancé :
- Une action solidarité à l’attention des habitations à Loyer Modéré pour faire en sorte que le reste à charge ne réduise pas le reste à vivre.
- Un atelier sur l’accomplissement de travaux d’entretien à faire soi-même pour réduire les coûts qui pèsent lourd sur un budget familial.
2. Ne pas perdre son emploi ou avoir les moyens d’une recherche active le cas échéant
Permettre la recherche d’un emploi en pouvant bénéficier de conditions d’accueil dans les différents modes de garde, dans les centres périscolaires et de loisirs a été plus ou moins possible selon les territoires.
3. Résoudre des problèmes économiques et d’endettement (crédit en cours, impayés…)
Nos nombreuses permanences associatives consommation, logement et surendettement accompagnent régulièrement les familles sur ces sujets.
Notre partenariat avec la CNAF pour la lutte contre le non-recours aux droits participe de la même manière en mettant en place des points d’accès aux droits lors de nos nombreuses manifestations associatives.
4. Pouvoir accéder à la culture et aux loisirs
L’ouverture culturelle est une des grandes perdantes de cette crise.
Si la continuité pédagogique a été très difficile à maintenir pour bon nombre de familles, les écrans étaient devenus des « nounous » pendant les confinements. Notre fédération nationale s’est mobilisée pour apporter des outils et des solutions de continuité pédagogique et des offres de découverte culturelle et sportive compatibles avec les impératifs sanitaires.
5. Trouver une respiration dans une nouvelle organisation quotidienne

Avec le facteur temps, il n’y aura d’issue à cette crise que si nous nous installons dans le collectif.

 

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Dans le partage des tâches
Un autre constat si la charge mentale a reposé, jusqu’à maintenant et la plupart du temps, sur les mamans, nous avons remarqué une prise de conscience pour un meilleur partage des tâches. Un soutien familial possible apporté par les grands parents si ceux-ci sont proches de leurs enfants et petits enfants.
Les grands parents sont venus à la rescousse et se sont révélés être à la disposition des parents.
Par des activités « distancielles » pour ne pas couper les petits enfants de leurs grands-parents (envoi de cassette de lecture). Pour les séniors et dans les maisons de retraite, les fédérations organisent des activités pour les ainés sur internet aidés des plus jeunes : c’est le moyen intergénérationnel qui est mis en avant. Il faut souligner une certaine réticence pour sortir, se distraire, par peur de la contamination. Certaines associations prévoient d’échanger recettes, informations, annonces locales et un accompagnement de déplacements lors des votes, des sorties et ainsi privilégier bien être, confort et santé mentale.

B. Quels projets pour l’avenir ?
Notre fédération nationale apportera un soutien financier, un appui technique et des relais auprès des fédérations pour ne pas arrêter les activités. On peut remarquer la reprise de quelques activités loisirs depuis juin et l’organisation de manifestations comme les bourses d’échange. La reprise de
toutes les activités est attendue au mois de septembre. La Fédération Hauts de France prévoit une manifestation Playmobil, par exemple.
Cependant une nouvelle vague COVID peut venir contrarier ces projets d’activité. Tant qu’elles pourront se dérouler avec les gestes barrières, cela devrait être possible de les programmer sans trop de problème, en retrouvant le lien social et nous adaptant aux circonstances : basculer les bourses
aux vêtements en vide dressing (c’est le cas de la région Bourgogne Franche comté), utiliser le distanciel (c’est le cas de la région de l’Occitanie avec la défense du consommateur), accepter l’exode de la ville vers la campagne, s’adapter à de nouvelles modalités de travail avec une modification du
schéma directeur du département, de nouveaux éléments de la vie familiale et professionnelle. Les nouveaux services (télétravail, …) mis en place et découverts doivent être développés et pratiqués sans tomber dans l’excès.

C. Se mobiliser et se coordonner
Faciliter l’accès aux familles des services de proximité avec des informations globales mais aussi insuffler de l’énergie, donner des idées clés en mains. Assurer la continuité et développer cette action solidarité à l’attention des Habitations à loyer modéré pour les familles.
Renouveler nos personnes « ressources » car sans ce moyen humain rien ne se fera. Renforcer les services de médiation familiale et de soutien à la parentalité afin de retrouver un certain équilibre.

 

Chantal HUET
Présidente Familles de France – Intervention lors de l’Assemblée générale UNAF du 25 juin 2021