Et si la loi d’adaptation au vieillissement était une opportunité pour les associations familiales ?

En France, l’espérance de vie est l’une des plus élevées du monde :
La France est l'un des pays au monde où l’espérance de vie est la plus élevée (84,8 ans pour les femmes et 78,4 ans pour les hommes). C’est une chance et une fierté.
Mais l’espérance de vie ne dit pas tout. C’est à l’espérance de vie en bonne santé, ou encore à l’espérance de vie dite “sans incapacité”, qu’il faut s’intéresser.
Or, si l’espérance de vie continue d’augmenter chaque année, l’espérance de vie sans incapacité augmente moins vite, voir stagne.
Face à ce phénomène, nous devons nous battre pour faire reculer la dépendance, en repérant plus tôt les premiers signes de fragilité des personnes âgées pour mieux les prendre en charge.
Nous ne sommes pas non plus égaux devant cette menace : certains risquent de vieillir plus mal que d’autres parce que leur parcours de vie les a exposés à des risques plus importants, parce que leur entourage a méconnu certaines de leurs difficultés ou parce qu’ils ont été moins accompagnés que d’autres.
La “révolution de l’âge” à laquelle nous sommes confrontés doit donc nous amener à changer de regard sur le vieillissement pour ne plus considérer la dépendance comme une fatalité, et “investir” collectivement dans la prévention.
La loi proposée par Madame Delaunay, ministre en charge des personnes âgées doit ouvrir de nouvelles perspectives allant dans ce sens.
Elle sera bâtie sur trois axes:
- L’anticipation : par une prévention individuelle et collective de la perte d’autonomie.
- L’adaptation de notre société : il convient de repenser les politiques publiques, en particulier de logement, d’urbanisme et de transports.
- L’accompagnement : si la perte d’autonomie survient, un accompagnement est nécessaire.

La priorité est de permettre le maintien à domicile : c’est la préférence des âgés et des familles et c’est généralement moins coûteux pour elles comme pour la collectivité. 
Trois groupes d’experts ont travaillé pour alimenter la réflexion des politiques et pour les aider à préparer le projet de loi d’orientation. Ces trois réflexions ont abouti à la rédaction de trois rapports.
Celui du Docteur Jean Pierre AQUINO (président du comité Avancée en âge, prévention et qualité de la vie) et titré : « Anticiper pour une autonomie préservée: un enjeu de société » a retenu mon attention.
Très technique, ce document montre néanmoins que toute la société doit se sentir impliquée dans ce dossier et surtout que l’anticipation peut, par des actes, des gestes des accompagnements quotidiens, anticiper largement sur le risque de perte d’autonomie.
Dés 50 ans (et même avant) nous pouvons participer individuellement ou collectivement par exemple en association à sensibiliser les vieillissants.

Les associations familiales pourraient avoir un rôle à jouer dans l’anticipation du vieillissement

Le rapport AQUINO que je vous invite à lire (téléchargement) présente un ensemble de fiches actions qui pour certaines correspondent à notre capacité de créer des plans d’action au bénéfice des vieillissants.
Voici quelques exemples des thèmes traités :
- la citoyenneté, ou lutter contre le sentiment d’inutilité des vieillissants en les invitant à participer au fonctionnement associatif,
- la promotion de la santé, en organisant conférences, actions de préventions, colloques…,
- l’alimentation adaptée pour le corps mais aussi économiquement,
- la santé des seniors en emploi, lorsque nous sommes employeurs dans nos associations,
- la préparation de la retraite, l’information au droit, la construction d’un parcours de vie active,
- l’accompagnement au moment du passage à la retraite,
- la lutte contre la maltraitante, ou la bien traitance,
- la promotion et le développement de la pratique d’activités sportives adaptées,
- la lutte contre l’isolement, la dépression,
- l’animation du groupe des aidants familiaux,
- la conduite automobile (recyclage code par exemple),
- l’animation de l’habitat spécifique des seniors (foyers logement, EHPAD),
Ces quelques thèmes, déclinés habilement par nos associations pourraient nous permettre le montage de nombreux projets. N’oublions pas qu’aujourd’hui, on nous conseille de nous interpeller sur le vieillissement des l’âge de 50 ans alors que souvent nous ne sommes pas encore grands-parents, et que le cheminement doit nous emmener à plus de 80 ans soit plus de 30 ans de vie. N’oublions pas non plus qu’à l’âge de prendre notre retraite professionnelle, nous avons encore toutes nos facultés intellectuelles et physiques, que nous savons travailler sur une machine, un ordinateur, faire des comptes, accueillir du public, faire la cuisine, faire des photographies ou des vidéos, coudre, broder……
Pourquoi le lendemain de notre départ, ne serions nous plus bons à rien ?
Je vous invite à mener une large réflexion sur ce thème, nous sommes dans l’attente de vos propositions, de vos perspective d’action pour les familles et les vieillissants, de vos projets inter générationnels, que nous ferons connaitre à notre réseau pour le dynamiser, le faire progresser, le développer.
La famille doit nous préoccuper depuis la conception de l’enfant, jusqu’au vieillissement des grands-parents. C’est toute la richesse du lien inter générationnel qui doit être mis en valeur par nos actions.
Je compte sur vous.

Patrick CHRETIEN
Président national

 

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