France Bénévolat a publié une note de synthèse de son baromètre sur l’engagement bénévole associatif à partir du résultat publié en janvier 2022 de la cinquième édition de l’enquête triennale IFOP/France Bénévolat, avec le concours du Crédit mutuel et l’appui de Recherches & Solidarités.
Des caractéristiques et des enseignements :
La cinquième édition montre que la diminution du bénévolat qui s’esquisse depuis 2016 a été fortement accentuée par la pandémie (le taux d’engagement bénévole associatif passe de 24 % en 2019 à 20 % en 2022). Toutes les générations sont concernées, surtout les plus âgées, et les femmes plus que les hommes. Pour les générations plus âgées, il s’agit d’un retrait du bénévolat ; pour les plus jeunes, c’est plutôt une réorientation vers le bénévolat direct, informel.
Le secteur associatif du « social-caritatif » est celui qui a réuni le plus de bénévoles associatifs, étant moins touché par le recul du bénévolat. Les reculs les plus importants étant dans les secteurs des loisirs et de la culture.
Le bénévolat ponctuel continue à progresser, regroupant désormais presque 1/3 des bénévoles associatifs.
Types de bénévolat. Depuis 2010, le taux d’engagement bénévole continue à se tasser, notamment dans les associations, mais aussi dans les « autres organisations », politiques, syndicales, municipales. En revanche, le bénévolat « direct » progresse au détriment sans doute du bénévolat en association.
Âge et genre des bénévoles associatifs. Toutes les générations de bénévoles associatifs sont concernées par la baisse du taux d’engagement. Les plus fortes diminutions (-5 %) concernent les 35-49 ans et les 65 ans et plus. L’enquête révèle que pour les bénévoles associatifs âgés de moins de 50 ans, il s’agit d’un transfert vers le bénévolat direct, alors que pour les 50 ans et plus, il s’agit d’un réel arrêt du bénévolat durant la période observée. Par ailleurs, le taux d’engagement bénévole associatif a accusé une plus forte baisse chez les femmes que chez les hommes.
Fréquence du bénévolat. Le bénévolat ponctuel – « à une période précise de l’année ou à l’occasion d’un événement, quelques heures ou quelques jours par an, et pas tout au long de l’année » – continue de progresser et dépasse les 30 %. En revanche, le bénévolat « le plus dense » – « un jour ou plus par semaine tout au long de l’année, en fonction de l’activité de l’association » – a nettement diminué, passant sous la barre des 15 %.
Effets de la crise sanitaire. Enfin, les changements de situation des bénévoles associatifs ont été examinés au regard de la crise sanitaire. Sur les 13 millions de bénévoles associatifs – « maintenant ou plus maintenant » –, 64 % affirment que la crise sanitaire n’a rien changé dans leur situation de bénévole : selon les cas, ils étaient bénévoles au sein d’une association et ont poursuivi leurs activités ou ils n’étaient déjà plus bénévoles et n’ont pas repris leurs activités. En revanche, 26 % déclarent avoir arrêté leur activité bénévole durant la pandémie : parmi eux, près d’un quart ont repris cette activité tandis que plus des trois quarts ne l’ont toujours pas reprise. Il est à noter toutefois que près de la moitié de ceux qui ont arrêté de donner du temps, déclarant ainsi ne plus être bénévoles associatifs, considèrent que la fin de la crise sanitaire et/ou la levée des restrictions sanitaires pourraient les conduire à donner de nouveau du temps.
Déceptions et attentes des bénévoles. Les personnes sondées ont pu s’exprimer sur leurs déceptions et leurs attentes en tant que bénévoles. Côté « déceptions », les manques de moyens financiers, matériels et humains sont en tête (31 % et 29 %), suivi de l’effet limité des actions de l’association (19 %). 12 % demandent à ce que leur engagement soit davantage reconnu. Quant aux attentes, les sondés aimeraient, entre autres, voir plus d’entraide entre les bénévoles (33 %) et une prise en charge des frais occasionnés par l’activité (24 %).
Synthèse :
Etude complète :
https://recherches-solidarites.org/wp-content/uploads/2022/05/LFB-etude-24-05-2022-Compresse.pdf